Connaissez-vous Ernest et Célestine ? Je suppose que oui, puisque cela fait 40 ans qu’ils occupent la scène littéraire. Et si vous ne les connaissez pas encore, vous êtes devant un merveilleux univers à découvrir.
A l’occasion de cet anniversaire, j’ai eu la chance de recevoir trois ouvrages « Ernest et Célestine » publiés par Casterman : Ernest et Célestine, mon premier imagier – Mon cahier d’activités Ernest et Célestine – Ernest et Célestine, comment tout a commencé.
Et j’avoue mon cœur balance pour ce dernier, dont j’ai très envie de vous parler.
Cet ouvrage collector, spécial 40 ans, regroupe deux histoires d’Ernest et Célestine : Ernest et Célestine ont perdu Siméon et Les questions de Célestine, ainsi qu’un dossier documentaire sur le travail de l’artiste. Ces histoires correspondent à la première écrite par Gabrielle Vincent et à sa dernière, publiée de manière posthume.
C’est un très beau livre, à la couverture soignée. D’un fond bleu ciel, se détachent une illustration montrant Ernest câlinant Célestine, sur fond blanc, le tout entouré d’un cadre doré, ainsi que le titre, l’autrice et la collection en lettres dorés, également.
Plongeons dans cette première histoire, afin de découvrir ou redécouvrir ces deux merveilleux personnages.
Ernest, le grand ours, et Célestine, la petite souris, partent se promener dans la neige en compagnie de Siméon, le compagnon de cette dernière. Malheureusement, lors de la balade, Célestine perd Siméon. Le soir tombe et il fait froid, les deux amis doivent se résoudre à rentrer sans la peluche. La petite souris est en colère et triste. Ernest a beau lui offrir tous les doudous de la boutique, Célestine reste inconsolable. C’est Siméon qu’elle veut. A quelques jours de Noël, l’ours ne peut laisser la petite souris dans le chagrin ; c’est alors que lui vient une idée…
Ernest et Célestine, c’est beau, c’est doux, c’est triste et gai, à la fois … Juste quelques mots, de grandes illustrations, et nous voilà embarqués dans l’univers de Gabrielle Vincent. Le récit est entièrement dialogué : un échange entre les deux personnages, en légende des illustrations qui occupent toute la page. Il faut prendre le temps de lire les mots autant que de regarder les images, car elles ont beaucoup à nous dire. D’ailleurs, dans la scène centrale, au moment où Siméon est perdu, il n’y a même pas de mots, la scène n’est pas verbalisée. Les mots, c’est presque nous qui aurions envie de les crier : « Ernest, Célestine, retournez-vous, regardez, vous avez perdu Siméon ! ». Dans les scènes en extérieur, comme celle-ci, place est laissée aux personnages sur le fond blanc enneigé ; au contraire dans les scènes en intérieur, l’espace est encombré de détails qu’il faut prendre le temps de fouiller du regard. Il faut également laisser le temps à son regard de circuler sur la page car l’artiste joue beaucoup sur les plans. Le travail du trait est vraiment ce qui caractérise le travail de Gabrielle Vincent. Mais la couleur à l’aquarelle a également, toute son importance. Par ses teintes pastel, éteintes et un peu désuètes, elle souligne la tendresse qui unit les deux personnages. Ernest et Célestine, tous les opposent ; et pourtant, ils sont rassemblés par l’amour qu’ils se portent. La colère de la petite souris ne résistera d’ailleurs guère à l’énorme affection de l’ours. Le livre est porteur de belles valeurs : amour, partage, importance des petits bonheurs et des grandes joies loin du matérialisme … Le tout sur fond de fêtes de Noël. Forcément, on ne peut résister. Dans le travail de Gabrielle Vincent, comme dans tout beau livre de littérature de jeunesse, ce sont texte et image qui produisent le sens, faisant résonner en nous l’émotion. Petit ou grand, chacun se reconnaîtra dans ces personnages, ce qui fait sans nul doute, le succès de la série.
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